Forum des constructeurs du GAZ'AILE 2 :: Revue du sujet

PAMPHYLE VIRGYL ULM

Je vous remercie beaucoup de souligner les points clés des conceptions de Mr Pennec. Le plaisir de voler est encore plus grand lorsqu'on peut le faire à moindre coût. Le Gaz'aile 2 associe performances, consommation basse, construction non couteuse en regard d'autres appareils ayant des performances équivalentes. En tout cas pour le moment, après avoir regarder ce qui se fait en construction amateur, je trouve que le gaz'aile 2 est un choix excellent, et pour moi il n'y a pas de doute. Mr JJ BALLOT nous a démontré avec son long vol vers la corse qu'il n' y avait pas de doute à avoir. Le gaz'aile 2 est un appareil fait pour notre temps.

Platel Alain Avion N 220

Pour lever quelques ambiguités persistantes :
Pilote privé, j’ai choisi de construire le Gaz’Aile II conçu par Serge Pennec. Ma motivation à l’égard de cet avion repose essentiellement sur les deux aspects que sont le faible coût de sa construction et l’économie de consommation en carburant. Beaucoup d’entre nous ont appris à voler sur des avions équipés de moteurs Lycoming ou Continental, dont la conception remonte à ... plusieurs dizaines d’années. Les concepteurs de ces moteurs, confrontés aux contraintes imposées par la vitesse de rotation de l’hélice, sont parvenus à atteindre le régime souhaité (généralement de 2100 à 2700 rpm environ en pallier) en utilisant des moteurs de grosse cylindrée. Ainsi, un quatre cylindres O 360 de 180 ou 200 cv a une cylindrée de près de 6 Litres, ce qui induit une consommation à la hauteur, soit comme nous le savons tous aux environs de 40 L/H. Le rapport poids/puissance de ces moteurs étant voisin de l’unité, les constructeurs des Cessna, Mooney, Piper, Robin et autres ont été jusqu’à ces dernières années contraints d’équiper leurs avions de ces GMP chers, gourmands et lourds.
Depuis quelques années, en partie sous l’influence des ULM de plus en plus performants, nous avons vu les moteurs Rotax venir petit à petit remplacer les précédents, du moins dans la gamme allant jusqu’à un maximum de 100 cv. Ces moteurs plus récents, équipés d’un réducteur mécanique pour atteindre le régime souhaité, bénéficient d’un rapport poids/puissance plus favorable, de l’ordre de 0.6, pour un TBO comparable à celui des « vieux » Lycoming et Continental. Moins volumineux que les précédents, ils ont aussi permis aux concepteurs d’imaginer des avions plus légers aux lignes plus fines, et donc avec une aérodynamique sensiblement améliorée. Les performances de ces nouveaux appareils ont par conséquent suivi le même chemin. Mais ces moteurs plus modernes souffrent encore de deux écueils, qui sont leur consommation relativement élevée et leur prix d’achat qui reste important, supérieur à 12,000 € HT pour un moteur neuf de 100 cv.
Désormais, Serge Pennec a tracé la voie. A l’heure ou le carburant est devenu de plus en plus coûteux tandis que les notions de pollution atmosphérique doivent être intégrées à toute démarche visant l’utilisation de moteurs thermiques, les moteurs automobile, en particulier diesel, représentent sans aucun doute LA solution d’avenir. Fabriqués par centaines de milliers, ils restent bon marché. La formule diesel se passe de tout dispositif d’allumage, ce qui rend le procédé particulièrement fiable et sécurisant. Ce n’est pas un hasard si tous les camions et transports en commun utilisent des moteurs diesel. Restait le défi que constituait l’intégration d’un GMP d’origine automobile dans un avion. Défi qui a été relevé par Serge Pennec avec le brio que l’on sait. Le Gaz’Aile II représente à mes yeux la solution à bon nombre des problèmes que nous rencontrons avec nos machines volantes, tant du point de vue du cout de fonctionnement et de l’optimisation de la consommation en carburant, que de celui des performances de l’avion. Quelle autre machine (volante ou non) peut prétendre à la fois à un prix de revient de la construction compris entre 10 et 20,000 €, et à se déplacer à 180 à 200 km/H de vitesse moyenne pour une consommation de 6 à 7 L/H de gasoil, soit actuellement en chiffres ronds 8,40 €/H de carburant, ou encore 4,20 €/100 km ? A ma connaissance aucune. C’est à mes yeux là que réside l’exploit de Serge Pennec.
C’est aussi pour toutes ces raisons que j’ai choisi de construire un Gaz’Aile II, et je ne saurais trop recommander à tous les amateurs de construction aéronautique de se pencher sur les solutions souvent originales et simples que Serge Pennec a imaginé pour résoudre les multiples défis qu’il a désormais surmontés. Je suis pour ma part convaincu que le nom de Serge Pennec restera dans l’avenir associé non seulement au Gaz’Aile, mais plus encore au renouveau de l’aéronautique de loisir que son travail considérable aura permis.

Dr Alain Platel, MD, DSc, PhD, MBA